Témoignages sur la Seconde Guerre mondiale au collège

Lundi 26 mars, les élèves de 3e ont eu la chance de rencontrer des anciens déportés qui sont venus leur raconter leur histoire. Les élèves de 3e2 (le matin), de 3e4 et 3e5 (l’après-midi) ont rencontré Mme Kolinka ; les élèves de 3e3 et 3e6 ont rencontré M. Pérahia. Cela fait trois années que Mme Kolinka et M. Pérahia nous font le grand plaisir de venir rencontrer nos élèves, continuant à leur transmettre un message de tolérance et de paix.
Vous trouverez ici les réflexions des 3e4 après leur rencontre avec Mme Kolinka et quelques photos de ce lundi après-midi.

Troisième Histoire

dimanche 1er avril 2012 , par Marianne Finaltéri

1) son parcours, son expérience :

Mme Kolinka a été arrêtée à l’âge de 14 ans avec sa famille parce qu’elle était juive. Elle a pris le train pour Auschwitz. Le trajet a duré deux jours. En arrivant à Auschwitz, son père et son frère sont montés sur un camion et sont partis à la chambre a gaz .
Pour le repas, elle mangeait dans une assiette pour cinq personnes. La journée, elle travaillait sur les voies ferrées. A la fin de la journée elle était épuisée. Elle ne dormait que quelque heures part nuit. Le matin, elle se levait à six heures. Dès qu’elle se levait, il y avait l’appel des déportés et le soir aussi. Cécilia

Mme Kolinka ne se souvient pas très bien de son séjour dans le wagon mais elle se souvient
très bien du séjour au camp. Malgré son âge, elle se souvient de beaucoup de choses mais elle a bien sur oublié certaines choses qu’on ne peut décrire comme sans importance. Donc elle nous a surtout parlé. Quand Mme Kolinka est rentrée en France, elle était vraiment malade et ne pouvait pas tenir debout et était très maigre. Elle n’a pas eu un choc quand elle était sortit du camp, il n’y a pas eu de grande joie se disant “Je suis libérée” car elle pensait surtout aux personnes mortes et à son changement de personnalité. Elle a vécu d’horrible choses au camp. Aujourd’hui Mme Kolinka serait incapable de pardonner aux nazis, pas à leurs familles ou leurs descendance, mais incapable de pardonner les nazis, les personnes qui portaient l’uniforme. Maryam

Mme Kolinka se souvient qu’elle ne parlait pas l’allemand, mais le premier mot qu’elle apprit en allemant fut “Schnell” (“vite” en allemand), en descendant des wagons. Son plus horrible souvenir est le moment où elle s’est retrouvée nue, devant tous ces gens...elle ne se souvient même plus de ce qu’elle a pu ressentir lorsqu’elle se faisait tatouer tellement elle avait honte.
Clémentine

Lorsqu’elle est arrivé au camp avec son frère et son père, il y avait un camion pour transporter des déportées. Madame Kolinka a cru que c’était pour leur bien, pour qu’ils se reposent alors qu’en réalité c’était pour les emmener se faire gazer. Mais bien évidemment elle ne le savait pas, elle faisait ça pour le bien de sa famille. Mais elle s’est sentit longtemps coupable. Elle avait aussi une soeur mais elle ne sait pas ce qu’elle est devenue, si elle a été gazé ou non. Marine

2) ce qui m’a ému, interpellé, choqué, intéressé :

Ce que j’ai apprécié le plus, c’est quand Mme Kolinka, nous a dit qu’elle avait retrouvé sa famille, sauf son frère et son père qui sont morts dans le camp.
Ce qui m’a le plus touchée, c’est quand Mme Kolinka nous a expliqué que si on ne parlait pas l’allememand, les SS arrivaient à se faire comprendre avec des coups. Elle a dit aussi qu’elle n’en voulait pas au descendants des nazis et ça si j’avais été à sa place je ne l’aurais peut être pas pensé. En tout cas cette dame a vraiment du courage. Ashley.B

Ce qui m’a choqué c’est que Madame Kolinka dise que quand elle est entrée dans le camp, elle pesait cinquante huit kilos et quand elle est rentrée chez elle pesait vingt sept kilos. Ce qui m’a interpellée c’est le fait qu’elle dise que les gens qui étaient si maigres étaient appelés “les musulmans”. Ce qui m’a émue c’est le fait qu’elle nous dise qu’elle n’arrive plus a pleurer. Ce qui m’a intéressée, c’est qu’elle nous montre son tatouage et qu’elle nous explique comment les SS
traitaient les déportés. Cécilia

Ça m’a surpris le fait qu’elle se souvienne beaucoup de choses malgré son âge : ne se souvenant pas du séjour dans le wagon, elle nous a surtout parlé du séjour à Bikernau. J’étais choquée tout ce que pouvait faire les nazis. J’ai trouvé que Mme Kolinka était très courageuse même si elle disait le contraire. Maryam

Ce qui m’a marquée, c’est son courage. Le courage de nous parler de tout ce qu’elle à vécu, des choses les plus dures. Elle disait que sa nudité la troublait plus que tout et aujourd’hui elle nous en témoigne avec simplicité. Le fait aussi qu’elle ne pleurait plus. Cela montrait, toute l’horreur qu’elle a vue et vécue. Si aujourd’hui elle est si hermétique, c’est que rien de pire ne lui arrivera. Et cela amplifiait encore plus la cruauté de ces événements. Plus que des mots.
Ce qui m’a marqué aussi, c’est le fait qu’ils étaient réduis à des sous-hommes, comme des animaux. On ne peut pas traiter les gens en plus faible ou plus fort parce que l’on est égaux. Réduire des gens à rien, anéantir toute leur vie, est la chose la plus horrible qui soit. Islaure

Ce témoignage fut à la fois extrêmement instructif et émouvant. La première chose qui m’a frappé et qui pourrait paraître contradictoire est justement cette absence d’émotion que décrit Mme Kolinka. Le fait qu’elle n’ait plus pleuré depuis les horreurs qu’elle a vécues. Comme elle le dit elle même, durant le temps passé au camp, sa personnalité a changé, comme si elle avait perdu une partie de son humanité. Il est par exemple surprenant d’apprendre qu’a la récente mort de sa soeur, elle n’ait pas versé une seule larme. Mais au vu des atrocités qu’elle a vécues, on finit par comprendre une partie de cette perte d’humanité.
Ce témoignage aura été une expérience très particulière dont je me souviendrai. Perpétuer le devoir de mémoire étant quelque chose d’important. Lucas

J’ai trouvé le témoignage de Mme Kolinka très intéressant. J’étais captivée par son récit et sans vraiment le vouloir. J’ai vu les scènes racontées comme si j’étais à sa place. Cela fait réfléchir. j’avais déjà les images du camp d’extermination, mais je n’imaginais pas quelqu’un vivre dedans, et donc son intervention m’a permis de mieux comprendre comment une journée là-bas se déroulait.
Je m’attendais à un témoignage très émouvant (il l’était) , mais moins que ce que j’imaginais, car Mme Kolinka n’était elle-même pas émue, parfois j’avais l’impression qu’elle parlait de quelqu’un d’autre, qu’elle racontait une histoire.
Ce qui m’a beaucoup choquée, c’est son poids avant et après son séjour dans le camp. Elle était à 58 kg et elle est ressortie à 27 Kg. Je savais beaucoup de choses sur cette guerre , mais des détails comme cela sont importants, car on les retient bien. Carine

Ce qui m’a choqué : comment étaient traités les déportés, leurs conditions de vie, la nourriture qui n’était que de la soupe qui n’était pas très bonne mais ils n’avaient que ça à manger.
Son poids après le camp m’a beaucoup surpris, elle avait perdue 31kg. Je la respecte car il faut avoir du courage pour parler de ces choses qu’elle a vécues, vues.
J’ai été surpris quand elle racontait son histoire sans aucune émotion, et quand elle a dit qu’elle était insensible à la mort. Ce qui m’a interpellé c’est quand elle a parlé de son entrée dans le camp, quand elle a demandé a son père et son frère de monter dans la camion et que le camion allai en fait dans la chambre à gaz. Paul.J

Ce que j’ai le plus apprécié dans ce ce témoignage, c’est le fait que Mme Kolinka soit à l’aise avec nous. Même si ce n’est pas le premier qu’elle fait , ce n’est pas toujours facile d’en parler . Elle avait aussi cette façon de raconter qui était assez particulière car bien qu’elle n’était pas toujours précise on arrivait à bien imaginer les situations. C’est une chance pour nous d’avoir entendu ce témoignage car bien qu’on parle des camps de concentration et des nazis en cours d’histoire ou qu’on regarde des film ce n’est pas la même chose car dans ce cas précis il s’agit d’une personne qui ne joue aucun rôle et qui a vraiment vécu toutes ses souffrances et le fait qu’elle nous en parle directement, nous fait plus ressentir tout ce qu’elle a vécu et nous touche plus que tous les films qu’on peut voir et les cours qu’on peut faire. Ce témoignage est une chose extraordinaire. J’espère que ce n’est pas le dernier et que d’autres personnes auront la chance comme nous de pouvoir un jour écouter Mme Kolinka dans le cas contraire je pense que nous devons en parler autour de nous. Anaelle

Sa plus grosse peur m’a vraiment ému, dans tous les évènement qu’elle a dut affronter celui qui l’a le plus terrorisé, c’est devoir se mettre nue devant le reste des déportés. Cette honte est affreuse. Puis elle nous a raconté qu’après c’était “banal” et que l’on s’y habituait vite.
Lorsqu’on lui a demandé si elle parlait allemand elle nous a répondu que non, mais qu’on comprenait rapidement . Avec tous les coups que les déportés recevaient, ce n’était pas difficile de comprendre ce qu’ils voulaient. Il y a une énorme différence entre son poids quand elle est rentrée dans le camp et à sa sortie, à l’entrée elle pesait 58kg et à sa sortie 27 kg. Elle mangeait très peu : par jour ils avaient le droit à une soupe et une tranche de pain .
Ce qui m’a beaucoup choquée, c’est qu‘elle n’a plus pleuré depuis. Marine

3) l’importance du témoignage : du sien et du votre plus tard :

Ce que j’aimerais faire c’est expliquer à ma famille, ce que Mme Kolinka nous a expliqué et leur dire que les personnes qui disent que c’est pas vrai ont tort, car il y a des personnes qui témoignent, il y a des preuves. Ashley.B

L’importance du témoignage de Mme Kolinka est une bonne chose pour expliquer aux jeunes de notre âge ce qui s’est passé dans les camps d’extermination et aussi quand ils ne seront plus là, personne ne pourra parler à leur place à part notre génération . L’importance de notre témoignage est important car plus tard nous pourront raconter ce que nous avons appris et prouver ce qu’ils disaient car certaines personnes ne croient pas ce que les déportés racontent. Cécilia

L’importance du témoignage de Mme Kolinka est de faire passer un certain message à notre génération et plus tard ce sera notre tour d’expliquer les faits sur les camps d’extermination. Ce témoignage est très important pour les gens qui sont dans l’ignorance de nos jours. Maryam

Mme Kolinka nous a fait remarquer que nous sommes l’une des dernières générations à entendre ces témoignages des anciens déportés. Ce que je ne comprends pas, c’est comment des personnes dans le monde peuvent nier que de telles atrocités sont arrivées alors qu’il y a encore des témoins pour raconter leur histoire.
Clémentine

Son tatouage est une preuve de toute cette horreur. Une marque indélébile qu’elle voit chaque jour. Si cette marque n’a pas de fin, j’espère que ce qui c’est passé à une fin et ne se reproduira plus jamais. Plus tard nous serons les seul à pouvoir continuer ce témoignage pour que personne n’oublie et que tous le monde sache la vérité. On est l’espoir d’un monde nouveau et libre. Islaure

Son témoignage est très important, car nous avons cette chance de pouvoir écouter un déporté, chose que n’auront sûrement pas les générations futures. Notre devoir sera donc de transmettre ce que nous apprenons à nos enfants et même à nos parents car cela me révolte lorsque j’entends des gens dire qu’il ne s’est pas réellement passé tout ça, que certaines choses sont inventées, que cette guerre n’était pas si terrible. Pourtant il y a des preuves de tout cela. Carine

Ce témoignage est très important car elle fait partie des dernières personnes qui peuvent nous raconter l’horreur des camps extermination et nous on est la dernière génération à pouvoir les écouter. Ce témoignage permet aux générations futures de ne pas faire la même erreur, la même folie. Paul.J

J’ai trouvé ce témoignage très important pour le futur, pour nos avis de prochains électeurs. Mais il est également très utile pour prouver que tout ça a réellement existé et que ce n’est pas faux. Madame Kolinka nous a dit qu‘elle ne venait pas ici pour se faire plaindre mais pour nous inciter à faire attention pour le futur, pour qu’on fasse attention à nos choix d’électeur et ne pas être pour les partis extrémistes. Marine

Rencontre avec Mme Kolinka

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