Septembre 2012 : abstraction/ figuration Dessins croisés

par Joël Auxenfans

On oppose souvent dans l’histoire de l’art, abstraction et figuration, le premier terme signifiant qu’on ne peut identifier le sujet du dessin qu’elle qu’en soit sa qualité, le deuxième que l’on peut l’identifier.
Ce premier travail de l’année prétend réunir l’inconciliable, l’abstraction et la figuration, dans un même dessin et dans un même processus de travail.
En partant d’une contrainte forte mais abordable : à savoir ne dessiner qu’au crayon noir par traits droits parallèles par quatre, on obtient tout d’abord un croisement de traits multiples, parfaitement méconnaissables même s’ils peuvent être intéressants en eux-mêmes à regarder (abstraction). Ce faisant, on va discerner ou imprimer petit à petit une identité reconnaissable au dessin en lui donnant un sujet plus ou moins visible (figuration). Le dessin abstrait au départ et foncièrement abstrait dans son mode opératoire, va devenir progressivement figuratif, libérant une grande diversité d’expressions graphiques.
Certains vont aller vers l’efficacité, et en peu de traits suggérer un paysage, un espace, un objet, d’autres vont s’appesantir, à la demande du professeur, pour en arriver à faire de tous ces traits une texture permettant de modeler l’espace, la lumière, les nuances, de devenir suggestif de subtiles effets d’apparence et de présence. D’autres vont marquer leur feuille d’une empreinte ornementale, ou expressionniste, même ces mangas obsessionnels d’adolescents vont prendre un air inhabituel d’œuvre graphique classique. Beaucoup d’élèves vont en tout cas regarder on l’espère autrement le fait de dessiner.