D’après Jafar Panahi, "Ceci n’est pas un film"

par Joël Auxenfans

Pour initier les élèves aux notions de création et des conditions de possibilité de création en cinéma, il leur a été proposé la projection du film mondialement célèbre "Ceci n’est pas un film" (2011) du réalisateur iranien Jafar Panahi.

Jafar Panahi et sa création cinématographique, aux côtés d’autres grands réalisateurs de cinéma iraniens, sont les cibles depuis des années de la répression, de la violence politico-religieuse et de la censure du gouvernement iranien. On est là au coeur de l’empêchement à créer, de l’interdiction pour un artiste d’exercer sa pleine liberté d’expression, de librement éclairer de manière indépendante sur l’état de la société de son temps.

Les évènements tragiques de l’automne en France, avec l’assassinat de Samuel Paty, ont malheureusement confirmé le bien fondé de confronter, par des projets pédagogiques, les élèves de collège aux enjeux de la liberté d’expression, de l’exigence de la liberté de création, objets fréquents d’abus de pouvoir et de violences portées par la méfiance et l’ignorance.

Une fois le film terminé sur des images magnifiques, il a été demandé aux élèves d’inventer et d’y ajouter une (courte) suite et fin, en deux plans.

Pour cela il fallait apporter aux élèves un vocabulaire technique de cinéma, sommaire mais essentiel, pour savoir décrire la manière et les intentions de faire un film et de faire partager ce projet.

Le travail des élèves s’est donc effectué en deux moments :

A) D’une part, ils ont eu à recopier une liste de vocabulaire technique de cinéma, en effectuant ce travail à la main, en lisant et recopiant, ce qui est nettement plus efficace du point de vue de la mémorisation effective qu’un simple "copier-collé" d’ordinateur. L’autre avantage est que les élèves peuvent à cette occasion mettre en oeuvre par le dessin d’écriture sur leur page une vraie qualité visuelle, calligraphique et de mise en page. Certains travaux de ce type sont montrés ici à titre d’exemples.

B) Ils ont eu ensuite à utiliser ce vocabulaire, en partie seulement mais à bon escient, pour accompagner un "Story board" dessiné de leur projet de fin de film inventé au fil de Panahi. Là, dessins et écriture se complètent pour préciser au maximum ce que le film dit et comment ce qu’il exprime est réalisé pratiquement.

Cela a donné lieu à des travaux intéressants, pour lesquels les idées écrites sont aussi importantes que les dessins, pour faire passer une idée de film.