Sujets "sensibles"

un travail de dessin

samedi 7 mai 2016 , par Joël Auxenfans

Les élèves ont eu à leur disposition un choix de textes de sociologie (CNRS), d’histoire (CNRS, Université), et de recherches en sciences médicales (INSERM).
Ces textes de haut niveau, qu’il a fallu expliquer, et dont il a fallu expliciter le vocabulaire, avaient l’avantage de provoquer la réflexion et à la discussion en classe, et donc la prise de parole individuelle, l’écoute, qui sont des buts pédagogiques importants du collège.
Les sujets et les auteurs sélectionnés déterminaient quatre grandes familles de thèmes :

a) L’école, les phénomènes de reproduction et de détermination dans la société (ADT Quart Monde, Partir de ceux dont on n’attend rien, édition quart Monde et chronique sociale 1993, mais aussi Pierre Merle, L’élève humilié, l’école, un espace de non-droit, PUF 2005).

b) L’art, l’argent ; construction de la valeur et évasion fiscale (Pierre Bourdieu, Les règles de l’art, genèse et structure du champ littéraire, Seuil 1992, mais aussi Monique Pinçon Charlot et Michel Pinçon, Tentative d’évasion fiscale, La découverte 2015)

c) La colonisation de l’Afrique et en particulier de l’Algérie (L’Afrique et les africains au 19è siècle, mutations, révolutions, crises, Catherine Coquery Vidrovitch, Armand Colin 1999)

d) La télévision et ses effets délétères pour les enfants et les adultes (TV Lobotomie, Jean-Michel Desmurger, La Découverte 2005)

Certains de ces thèmes recoupent le programme d’autres disciplines (comme la colonisation en fin de quatrième en histoire), d’autres sont omniprésents dans la vie quotidienne des enfants (la télévision), enfin d’autres imprègnent le climat de société et de médiatisation dans lequel évoluent, souvent à leur insu, ces jeunes de toutes origines (colonisation et décolonisation, migrations, mémoires conflictuelles) ; enfin l’art, généralement présenté sous la lumière du prestige culturel, se découvre aussi, de manière inattendue, un moyen d’accumulation de richesses non déclarées (ports francs suisses).

Les élèves ont eu à procéder en deux étapes notées diversement :
1) un exercice noté sur 4, consistant à colorier quatre cases au crayon à papier en quatre intensités de gris sans que les coups de frayons soient visibles, et sans recourir à l’estompe (exigence visuelle et maîtrise de la psychomotricité).
2) Un exercice noté sur 16, consistant à s’inspirer librement de quelques éléments compris dans les textes étudiés en classe, réalisant à l’intérieur d’une marge blanche de 4 cm, une image lisse, sans coup de crayon, et jouant sur les gammes de gris et là aussi sans recourir à l’estompe.

Les travaux ci dessous sont souvent très réussis, soit pour des raisons formelles, soit pour des raisons conceptuelles, soit pour les deux types de raisons. Il y a aussi des qualités graphiques savoureuses qui apparaissent sous le crayon de certains élèves. Parfois, il y a des surprises venant d’élèves d’habitude peu impliqués se mettant soudain au travail, ... pour le meilleur.

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