La visite du camp de concentration du Struthof-Natzweiler

(actualisé le ) par Marianne Finaltéri

Le 31 mars 2009, la classe de 3ème 4 est allée visiter le seul camp de concentration localisé sur le territoire français, en Alsace, à quelques kilomètres de Strasbourg. Les élèves ont ensuite fait un travail sur les lieux et les objets qu’ils ont pu voir durant cette visite.

Le camp de concentration KL-Natzweiler par Sony :

entrée du camp

Le camp de concentration de Natzweiler se trouve dans les Vosges d’Alsace à 53 km de Strasbourg. L’origine du nom « Struthof » vient du lieu touristique qui se trouvait, avant la guerre, à la place du camp de concentration où l’on y pratiquait du sport d’hiver. Le camp si situe à 720 mètres d’altitude et son orientation est du côté nord.

L’arrivée au camp par Vang-Si :

vue du camp

Tout d’abord, les déportés débarquaient à la gare de Rothau puis ils allaient jusqu’au camp à pieds ou en camion pendant 8 km.
A leur arrivée, ils étaient obligés de se déshabiller. Ils prenaient une douche sans savon et n’avaient pas de serviette. La douche était chaude, parce qu’il y avait le four crématoire dans la pièce à côté. On leur donnait de vieux vêtements marqués d’une croix dans le dos pour les repérer s’ils s’enfuyaient.
On trouvait la mort au KL-Natzweiler. On pouvait mourir en subissant des expériences médicales. On était souvent battus ou pendus. Parfois même on subissait des bastonnades.

Les blocks par Liliane :

châlits

Les déportés dormaient dans des châlits en bois (armature d’une lit) lors de leur retour du travail. Ils étaient entassé et nombreux dans les blocks (baraques).
Ils étaient entre 150 et 250 par block en période normale et entre 650 et 750 en période d’affluence. Ils devaient dormir de 3 à 5 par lit.

La faim par Clément :

gamelle

Les déports du camp de concentration de Natzweiler étaient sous-alimentés donc la faim les rongeait. Néanmoins le matin, ils mangeaient une fine tranche de pain noir et de saucisson avec une louche de « café ». A midi, ils buvaient de la soupe de rutabaga ou de choux et le soir ils n’avaient droit qu’à un bout de pain noir.
Les déportés rencontraient plusieurs difficultés. Tout d’abord l’appel : les SS comptaient deux fois par jour les déportés morts ou vifs ; ceux qui étaient en vie devaient attendre dehors par n’importe quel temps. Ils travaillaient de 6h à 18h ou de 18h à 6h à la carrière pour la plupart. Les détenus faisaient leur toilette dans un nombre insuffisant de lavabo.

Les lavabos par Juliette et Marion :

lavabo

Cet objet est un lavabo dans lequel les déportés du camp du Struthof - Natzweiler faisaient leur toilette. Ce camp a été ouvert en 1941. Les premiers déportés étaient des prisonniers politiques de toute l’Europe. Les conditions climatiques étaient très dures : températures élevées et plein soleil en été, entre –10°C et –20°C en hiver.

Le « Ravin de la Mort » par Maryse :

Le « Ravin de la Mort », bordant les barrières du camp, est un ravin le long duquel les déportés passaient avec des brouettes remplies de granit qu’ils devaient vider dans ce ravin. On l’a appelé ainsi car si un déporté y tombait, il était immédiatement mitraillé par les SS postés dans l’un des 8 miradors du camp. D’ailleurs les kapos (gardiens) ou les SS n’hésitaient pas à pousser les déportés dans le ravin. Le kapo coupable obtenait alors des rations de nourriture supplémentaires et les SS des jours de congés.
Rudolf Naess, un ancien déporté NN du camp de Natzweiler, a réalisé de nombreux dessins et croquis de la vie dans le camp, notamment du « Ravin de la Mort ».

La place d’appel par Sara et Marina :

la place d’appel

La place d’appel servait à compter les déportés, à les punir à coups de bâton. On pouvait aussi y assister à la pendaison des déportés qui se passait sur la potence. Les déportés voyaient les autres se faire pendre en attendant leur tour. Après l’appel, les déportés travaillaient à la carrière, à l’extraction de pierres ou de gravier.

Le block crématoire par Alexandre :

le block crématoire

Ce bâtiment est un block crématoire. C’est un lieu d’exécution où les déportés mourraient dans des conditions atroces. Certains y étaient pendus, d’autres sont abattus d’une balle dans la nuque. Une salle était réservée aux exécutions. Au centre de cette salle se trouvait un trou servant au nettoyage et à l’évacuation du sans après les exécutions.
Le four crématoire servait à brûler les cadavres des hommes morts dans le camp.

Les expériences médicales par François :

table d’autopsie

Dans le camp de Natzweiler, certaines expériences « pseudo-médicales » ont été effectuées sur des détenus. Celles-ci consistaient à faire propager une épidémie de typhus dans le camp, faire inhaler à des détenus des gaz mortels (utilisés pendant la guerre de 14-18) ou les exposer à des objets radioactifs.
Ces expériences se sont déroulées dans une salle au fond du block crématoire.

Les urnes funéraires par Eva :

urnes funéraires

Dans le bâtiment du crématoire, une salle était dédiée aux urnes funéraires. Ces urnes étaient destinées aux détenus allemands. Pour les recevoir, les familles devaient verser une somme variant entre 60 et 100 Reichsmark. Les familles n’avaient même pas la certitude que les cendres proviennent de leur proche. Selon certains témoignages, les urnes étaient en effet remplies avec n’importe quelles cendres.

Le bunker par Loup :

le Bunker

Dans le camp, il y avait plusieurs catégories de déportés : prisonniers politiques, juifs, tziganes, homosexuels, … Certains hommes prisonniers politiques étaient appelés des « Nacht und Nebel », ce qui signifie « Nuit et Brouillard ». On les appelait aussi NN. Ils devaient peindre ces initiales sur leur uniforme.
Les déportés qui étaient enfermés dans le bunker y passaient les pires moments de leur vie. Nourris d’une « soupe » tous les 4 jours, ils étaient très à l’étroit et ne pouvaient se soulager que dans leur gamelle et en la vidant par la lucarne de leur lieu de supplice. De plus, ils souffraient du froid la nuit, du fait de l’altitude du camp.

La « Cave à pommes de terre » par Kevin :

"Cave à pommes de terre"

Dans le camp de concentration de Natzweiler, il y avait un bâtiment sous le nom de « Cave à pommes de terre » ou « Kartoffelkeller » en allemand. C’est un bâtiment en béton armé, long de 120 mètres et composé de 22 alvéoles parcourues de deux longs couloirs parallèles. Sa construction par les déportés du camp dura du 30 juin 1943 jusqu’en 1944. Au dessus de la « Cave à pommes de terre » ont été construites deux baraques de SS. A ce jour, aucun document ou témoignage n’a permis de connaître l’utilisation du bâtiment ou de savoir ce que l’administration SS du camp comptait en faire.

La villa du commandant du camp par Ibrahima :

la villa du commandant du camp

La ville Ehret du commandant Kramer est localisée au sommet du Mont Louise dans la partie déboisée à quelques centaines de mètres de la porte du camp. Sur la gauche, on peut apercevoir la piscine de la villa du commandant Kramer. Ce même commandant a été jugé par les alliés à Lunebourg. Kramer a été pendu à la prison de Hamel le 13 décembre 1945.

La chambre à gaz par Maurane et Amelle :

auberge du Struthof et chambre à gaz

Lors de notre séjour en Alsace, nous avons pu voir la chambre à gaz ainsi que l’auberge d’en face. Sur la photographie, le bâtiment de gauche est l’auberge nommée « le Struthof » ; ce nom a également été repris pour le camp de concentration (KL-Natzweiler-Struthof) La maison de droite est aujourd’hui une ancienne chambre à gaz que nous pouvons visiter. Avant d’être une chambre à gaz, cette salle était la salle des fêtes de l’auberge. Cette salle des fêtes a été transformée en chambre à gaz en 1943 par Joseph Kramer pour les « expériences médicales » du médecin August Hirt (1898-1945) sur des prisonniers du camp, parmi lesquels de nombreux juifs. Il voulut réunir une collection de crânes et de squelettes des victimes. Du 14 au 21 août 1943, 86 déportés juifs (transférés pour l’occasion d’Auschwitz) sont gazés dans cette chambre.

Les expériences sur les gaz par Erwan :

chambre à gaz

Sur cette photo, on voit sur la gauche un rectangle noir, c’est la lucarne par laquelle le docteur Hirt, possesseur de ce lieu lugubre, pouvait observer ce qui se passait à l’intérieur de la chambre à gaz. Le docteur Hirt utilisait cette chambre pour tester des gaz sur des juifs vivant pour voir les effets de ces gaz sur les hommes. Il faisait aussi des expériences de tout type sur des humains. Le docteur Hirt, après la guerre, a été arrêté et jugé. Puis, il s’est suicidé dans sa cellule.